Un inconnu a été enlevé mardi 14 janvier près de Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie. Selon nos sources, la victime serait un citoyen espagnol, même si Madrid ne l’a pas officiellement confirmé. Les hommes armés l’ont emmené au Mali voisin. L’enlèvement n’a été revendiqué par aucun groupe, mais des sources contactées par les médias partenaires pointent du doigt la branche sahélienne du groupe jihadiste Etat islamique.
Les gendarmes algériens dans le désert du pays.
L’enlèvement a eu lieu mardi soir au coucher du soleil. Selon diverses sources locales contactées les membres du groupe rebelle indépendantiste FLA (Front de libération de l’Azawad) dans le nord du Mali et dirigeants communautaires des hommes armés ont emmené un citoyen espagnol un homme et non une femme comme la rumeur initiale dans leur camionnette à la région de l’Assekrem, près de Tamanrasset.
Les compagnons algériens qui avaient été enlevés avec lui, dont son guide, ont été rapidement relâchés. Le lendemain, mercredi, les ravisseurs ont franchi la frontière malienne en passant par Tinzaouatène. Leur véhicule a ensuite été repéré près d’Inguijal, à une centaine de kilomètres au nord de Ménaka.
Il n’y a pas non plus eu de déclaration officielle de la part de l’Algérie. Cependant, la presse espagnole, citant des « sources gouvernementales », affirme que les autorités madrilènes mènent actuellement une enquête pour vérifier les informations liées à l’enlèvement et confirmer que la victime est bien une citoyenne espagnole. Le nom d’un homme d’une soixantaine d’années a été fourni, mais son identité et les raisons de sa présence dans la zone n’ont pas été totalement confirmées.
L’État islamique au Sahel est accusé d’être à l’origine de cet enlèvement.
L’Assekrem est un haut plateau situé dans les monts du Hoggar et dans le parc national culturel de l’Ahaggar, connu pour ses nombreux sites naturels. Cette zone est toutefois déconseillée aux touristes occidentaux.
L’État islamique au Sahel est accusé d’être à l’origine de cet enlèvement. Alors que le sud de l’Algérie et la zone frontalière du nord du Mali relèvent de la zone d’influence du Jnim (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), lié à al-Qaïda, accusent unanimement la branche sahélienne du groupe État islamique. Le retrait des ravisseurs vers la région de Ménaka au Mali semble être confirmé.
C’est aussi un revers pour l’Algérie, qui réussissait depuis plusieurs années à contenir la menace jihadiste sur son territoire.
Cet enlèvement est un coup dur pour Jnim, cette incursion étant un geste audacieux du groupe jihadiste rival.
C’est aussi un revers pour l’Algérie, qui réussissait depuis plusieurs années à contenir la menace jihadiste sur son territoire. En 2011, trois Européens, deux humanitaires espagnols et un Italien, ont été enlevés à Tindouf par le Mujao, le prédécesseur de l’État islamique au Sahel. Ils ont été libérés après neuf mois de captivité.
En 2013, des employés de l’usine gazière d’In Amenas ont été pris en otage par les « Signataires dans le sang » de Moktar Belmoktar, un groupe dissident d’Al-Qaida qui a ensuite rejoint le Mujao. L’événement s’est terminé par un assaut militaire. Près d’une quarantaine d’employés de diverses nationalités ont été tués.
En 2014, un randonneur français avait été enlevé dans le massif du Djurdjura, dans la région de Tizi Ouzou, puis exécuté trois jours plus tard par les « Soldats du Califat », un groupe affilié à l’État islamique.
Par : Ali Habib Camara / Afrique Première TV