Zambie : la production de cuivre menacée par la sécheresse et les délestages.

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La Zambie, deuxième producteur de cuivre d’Afrique, a vu sa production chuter à moins de 700 000 tonnes l’année dernière. Cette baisse est principalement due à la récente restructuration. « La fermeture de la mine de Konkola en 2019 a eu un impact négatif sur la production de cuivre en Zambie », explique Alex Caramento, spécialiste des mines zambiennes au Conseil de recherches en sciences sociales et humaines. « Ensuite, la nationalisation de la mine de Mopani, qui appartenait auparavant à Glencore, nécessitait de toute urgence de nouveaux capitaux. »

Un groupe émirati est depuis venu à la rescousse du gisement de Mopani. Cependant, c’est désormais la sécheresse prolongée qui menace la production de cuivre zambienne. Le barrage principal, Kariba, n’a pas été rempli pendant la saison des pluies. Pourtant, 80 % de l’électricité du pays provient de sources hydroélectriques.

Impact immédiat sur les finances et la production future

Actuellement, l’impact de ces coupures de courant sur les mines de cuivre zambiennes est avant tout financier. « Le manque d’énergie pour les mines exerce une forte pression sur les finances des mines, sur la capacité financière des sociétés minières à produire leur propre source d’énergie », observe Claude Kabemba, directeur de Southern Africa Resource Watch. « Je pense qu’ils ont encore la capacité financière d’exploiter des générateurs pour leurs mines. »

L’impact sur la production de cuivre n’est pas immédiat, mais selon cet expert, il pourrait se faire sentir dès le mois de juin, à l’entrée de la saison sèche. « Les sociétés minières risquent d’avoir beaucoup de difficultés à produire suffisamment de minerai », conclut-il.

À moyen et long terme, les mines bénéficieront du développement de la production d’énergie solaire sur leurs sites. Cependant, la Zambie devra également créer de nouvelles sources d’énergie pour compenser la baisse de production des barrages : elle doit déjà acheter davantage d’électricité au Mozambique.

Mais qui paiera la facture de ces dépenses, surtout alors que les Zambiens connaissent déjà des coupures de courant huit heures par jour ? C’est la grande question. « Si vous augmentez les prix de l’électricité pour les citadins », explique Alex Caramento, « vous allez contrarier beaucoup de gens. Et si vous vous tournez vers les mines, elles vous diront : ‘Attendez, nous avons déjà moins d’électricité disponible, et maintenant nous devons payer plus pour cela. C’est le plus gros problème de la Zambie : comment financer de nouveaux projets de production d’énergie et d’électricité.

Le débat pourrait ne pas être réglé par les autorités de Lusaka avant l’élection présidentielle, dans deux ans. L’objectif de produire 3 millions de tonnes de cuivre d’ici 2030 semble difficile à atteindre dans ce contexte.

Par : Barsene Saint Paul / Afrique Première

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