Au Cameroun, tout comme dans la région du Sahel, les populations sont actuellement confrontées à des températures très chaudes. L’Observatoire national de l’évolution du climat (ONACC) prévoit que cette canicule va durer encore plusieurs semaines. Au Cameroun, cette canicule est différente des autres car elle est très intense, dure longtemps et touche des régions qui ne sont généralement pas aussi chaudes. L’ONACC alerte sur les risques pour l’agriculture et l’élevage du fait de cette canicule.
D’un côté, les températures sont plus élevées que d’habitude sur l’ensemble du pays. De l’autre côté, les précipitations sont irrégulières. À Maroua, Garoua, Kousseri et dans les environs, même la nuit, la température n’est pas descendue en dessous de trente degrés.
Les régions à haute altitude comme l’Ouest, le Nord-Ouest et l’Adamaoua sont connues pour leurs températures relativement fraîches au Cameroun. Ils font partie de ce qu’on appelle les zones agroécologiques des plateaux et des hautes savanes.
Comme leurs noms l’indiquent, généralement leur altitude les protège, mais cette année, selon le climatologue Dr René Ramses Meyong de l’Observatoire National du Changement Climatique (ONACC), « Avec le changement climatique, il faut aujourd’hui constater que ces zones sont de plus en plus caractérisées par des canicules, des nuits très chaudes. C’est donc ce qui nous amène à dire que l’épisode de chaleur de cette année est assez unique par sa répartition à travers le pays.
Les températures des dix premiers jours de ce mois de mai sont supérieures à la moyenne historique de la même période. Celui-ci est calculé au Cameroun sur 43 ans.
Dans le même temps, des pluies tardives ou légères tombent par intermittence avec des périodes de chaleur trop longues entre chaque précipitation. Cela provoque un assèchement rapide du sol. C’est particulièrement le cas dans le sud du pays.
Les plantes manquant d’humidité ne peuvent pas empêcher d’éventuels feux de brousse. Le bétail peut être affaibli en raison du manque de sources d’eau pour s’abreuver et de pâturages pour se nourrir. Quant à l’agriculture, elle dépend majoritairement des précipitations au Cameroun, ce qui la rend vulnérable au changement climatique.
L’Observation nationale camerounaise du changement climatique appelle à la vigilance.
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première