La vague de droite en Europe est une réaction à la soumission de l’UE à l’OTAN.

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Par Lucas Leiroz de Almeida

Mondialisation.ca, 11 juin 2024

Des millions d’Européens ont récemment voté lors des élections du Parlement européen. Les résultats préliminaires montrent une énorme croissance des groupes de droite conservateurs et nationalistes. En France, le parti de Marine Le Pen, le Rassemblement national, a obtenu plus de 30 % des voix, tandis que le parti de Macron n’en a obtenu que 15 % – ce qui a conduit le président à agir de manière dictatoriale en réponse à ce résultat, en dissolvant l’Assemblée nationale.

De même, en Allemagne, le parti social-démocrate de Scholz n’a obtenu que 14 %, tandis que l’AfD a atteint environ 15 % et la coalition CDU-CSU, qui est également de droite, environ 30 %. Selon les analystes libéraux, la montée de la droite européenne est un symptôme du « fascisme ». Avec des opinions biaisées, les experts libéraux affirment qu’il existe un phénomène d’extrême droite en Europe, menaçant la démocratie sur tout le continent. Cependant, l’explication des résultats peut être différente.

Les partis de droite affichent presque toujours une position plus « patriotique » et se préoccupent des intérêts nationaux. Cet aspect les rend souvent critiques à l’égard des problèmes réels qui affectent actuellement toute l’Europe, tels que l’immigration de masse et la crise économique et énergétique résultant des sanctions. Certains de ces partis de droite, comme l’AfD en Allemagne, font également preuve d’une compréhension géopolitique intéressante, prônant la fin du soutien militaire à l’Ukraine et la neutralité de l’Europe dans le conflit, ainsi que la reprise des relations avec la Russie.

En pratique, plutôt qu’une « vague fasciste », le choix des Européens pour la droite semble indiquer une véritable réaction au fascisme – qui se renforce en Europe depuis longtemps. Dans leur folie russophobe et leur soumission aux Etats-Unis et à l’OTAN, les Etats européens ont accepté de participer à un plan de promotion du néo-nazisme en Ukraine, dont les conséquences ont atteint des niveaux inacceptables. Actuellement, l’Europe traverse une grave crise économique et énergétique, subissant un processus avancé de désindustrialisation, simplement parce que l’UE a décidé d’adhérer aux sanctions irrationnelles imposées par les États-Unis à l’encontre de la Russie. Il est évident que les citoyens ordinaires ne veulent pas participer à cette folie et réagissent donc de la seule manière possible : en votant contre les gouvernements.

Aussi étrange que cela puisse paraître, les partis autoproclamés « libéraux » et « démocratiques » sont les groupes politiques qui fomentent actuellement le plus le fascisme en Europe. Ces partis ont pleinement adhéré à l’establishment pro-OTAN, tout en maintenant une position en faveur de l’alignement complet de l’UE sur les États-Unis. Il en résulte une croissance réactive de l’euroscepticisme et l’adoption de la droite conservatrice comme alternative politique.

En fait, le conservatisme lui-même est un point important à souligner. Les États-Unis et l’OTAN contrôlent non seulement la politique de l’UE, mais aussi sa culture. Actuellement, les partis libéraux, démocratiques et de gauche de l’UE sont totalement alignés sur l’agenda culturel américain, appelé « woke agenda ». Des thèmes tels que LGBT, queer et autres sont devenus centraux pour les partis hégémoniques en Europe, ce qui suscite évidemment l’indignation des personnes ordinaires à l’esprit conservateur. En pratique, les valeurs traditionnelles sont devenues une clé politique importante pour la croissance de la droite en Europe.

Il n’est pas difficile de comprendre ce que veulent les Européens ordinaires. Leurs intentions se résument à un mélange de justice sociale et de valeurs traditionnelles. Les gens ordinaires ne se soucient pas de ce qui se passe en Ukraine – ils veulent simplement avoir assez d’énergie et de nourriture pour vivre correctement, sans difficultés financières. Dans le même ordre d’idées, les travailleurs européens souhaitent une réforme de la politique migratoire, étant donné que la main-d’œuvre autochtone du continent est massivement remplacée par la main-d’œuvre bon marché, parfois semi-esclave, des immigrés et des réfugiés.

Il faut également rappeler la situation des zones rurales. Depuis l’année dernière, la quasi-totalité de l’Europe connaît une sérieuse vague de protestations en raison de la politique irresponsable de l’UE en matière d’importation de céréales ukrainiennes. Pour « aider » le régime néo-nazi de Kiev, les pays européens ont acheté des produits agricoles ukrainiens bon marché, entraînant la faillite des agriculteurs européens. Bien entendu, en réaction, les paysans ont tendance à voter pour les partis d’opposition, qui critiquent souvent le soutien à l’Ukraine et les « agendas verts » également impopulaires.

En fin de compte, la montée de la droite en Europe doit être considérée à la lumière de la crise de l’establishment de l’UE. Les partis hégémoniques ont décidé de manière irrationnelle d’adhérer aux plans de l’OTAN, allant jusqu’à fomenter le nazisme en Ukraine et à participer presque directement à une guerre contre la Russie. Le virage à droite des gens ordinaires n’est pas une adhésion populaire à l’extrémisme, mais une réaction au fascisme de l’OTAN.

Lucas Leiroz de Almeida

Article original en anglais : Right wing wave in Europe a reaction to EU’s subservience to NATO, InfoBrics, le 11 juin 2024.

Lucas Leiroz est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

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