L’Arabie Saoudite bat le record d’exécutions en 2024, plus de 100 étrangers et près de 200 Saoudiens.

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Le Prince héritier et premier ministre saoudien Mohammed Ben Salman.

Moussa Saleh, ressortissant yéménite, a été condamné à mort pour trafic de drogue. Il est devenu le 101e étranger exécuté depuis le début de l’année après sa mort samedi 16 novembre à Najran (sud). Alors qu’elles étaient de 34 en 2023, comme en 2022, « il s’agit du plus grand nombre d’exécutions d’étrangers en une seule année », a dénoncé à l’AFP Taha al-Hajji, le responsable saoudien d’une organisation de défense des droits de l’homme basée à Berlin (ESOHR).

Il s’agissait de Yéménites, mais aussi de Pakistanais, de Syriens, de Nigérians, d’Égyptiens, de Jordaniens et d’Éthiopiens, entre autres, et pour la plupart condamnés pour des délits liés à la drogue. Si les étrangers sont si nombreux à être exécutés, c’est parce qu’ils « sont souvent exploités par les gros trafiquants de drogue qui profitent de leur vulnérabilité », explique M. Hajji. « Ils subissent une série de violations des droits humains, depuis leur arrestation jusqu’à leur exécution », ajoute-t-il.

La peine de mort appliquée par Riyad contraste souvent avec les efforts du royaume pour présenter un visage moderne et réformateur sur la scène internationale. Mohammed Ben Salman, le prince héritier et dirigeant de l’Arabie saoudite, avait notamment déclaré dans un entretien au magazine américain The Atlantic en 2022 que son pays avait aboli la peine de mort. Ceci à l’exception des criminels ou des individus mettant des vies en danger.

Mais c’était avant que le Royaume ne lève le moratoire sur les exécutions liées au trafic de drogue. L’année suivante, l’Arabie Saoudite rejoint le trio des pays qui exécutent le plus de prisonniers au monde, aux côtés de la Chine et de l’Iran.

Au total, l’Agence France-Presse a dénombré cette année 274 exécutions, dont des prisonniers saoudiens. Les organisations de défense des droits de l’homme s’y opposent. Amnesty International accuse le régime de recourir à la peine de mort pour faire taire la dissidence politique. Par exemple, les condamnations pour terrorisme, qui surviennent souvent à l’issue de procès inéquitables, impliquent souvent simplement la participation à une manifestation contre le gouvernement.

Par : Ali Habib Camara / Afrique Première Tv

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