Amadou Hampâté Bâ, 33 ans après sa mort, le ‘’ sage d’Afrique ’’reste toujours présent !

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« Un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle » Amadou Hampâté Bâ

Ses parents étaient Hampâté Bâ et Kadidja Pâté Poullo Diallo, et il était issu d’une famille noble peule. Après le décès de son père, il a été adopté par le deuxième mari de sa mère, Tidjani Amadou Ali Thiam, originaire de l’ethnie Toucouleur. Il fréquente d’abord l’école coranique de Tierno Bokar, un leader de la confrérie Tidjaniyya, avant d’être envoyé à l’école française de Bandiagara puis de Djenné. En 1915, il s’enfuit pour rejoindre sa mère à Kati, où il poursuit ses études. En 1916, il manque d’être enrôlé dans l’armée française à Mopti pour aller combattre en Europe, mais il ne parvient pas à prouver son âge.

Finalement, il n’a pas été recruté parce que les Français le pensaient trop jeune pour combattre. Plus tard, Hampâté Bâ a écrit sur les Africains contraints à la guerre par les Européens et s’est prononcé contre la guerre dans ses écrits.

En 1921, il refuse une offre d’entrée à l’École normale de Gorée. En guise de punition, le gouverneur l’envoya à Ouagadougou comme « écrivain intérimaire à titre précaire et révocable ». De 1922 à 1932, il occupe divers postes dans l’administration coloniale en Haute-Volta (aujourd’hui Burkina Faso) puis à Bamako jusqu’en 1942. En 1933, il prend un congé de six mois pour passer du temps avec Tierno Bokar, son mentor spirituel.

En 1942, Ahmadou Hampaté Bâ obtient un poste sympa à l’Institut français d’Afrique noire de Dakar, grâce à son sympathique patron, le professeur Théodore Monod. Il a fait des recherches sur différentes cultures africaines et recueilli leurs histoires. Il a passé quinze ans à étudier et à écrire sur l’Empire Peul du Macina. En 1951, il obtient une bourse de l’UNESCO pour aller à Paris et rencontrer d’autres personnes qui ont étudié l’Afrique, comme Marcel Griaule.

Lorsque le Mali est devenu indépendant en 1960, il a créé l’Institut des sciences humaines à Bamako et a représenté son pays à la Conférence générale de l’UNESCO. Il a dit à tout le monde : « Quand un vieux traditionnel meurt en Afrique, si une bibliothèque entière brûlait. »

En 1962, il devient membre du Conseil exécutif de l’UNESCO. En 1966, il participe à la création d’un système d’écriture des langues africaines. En 1968, il devient ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire. Son passage à l’UNESCO prend fin en 1970. En 1975, Ahmadou Hampaté Bâ et son élève Alfa Ibrahima Sow sont honorés par l’Académie française pour leur travail de promotion de la langue française. Ils ont reçu une médaille spéciale pour cela !

Ahmadou Hampaté Bâ aimait la culture africaine et a passé sa vie à l’étudier et à écrire sur celle-ci. Dans ses dernières années, il a vécu à Abidjan, en Côte d’Ivoire, organisant ses archives sur les traditions orales ouest-africaines et écrivant ses mémoires, « Amkoullel l’enfant peul » et « Oui, commandant ! », qui ont été publiés en France en 1991. à Abidjan en mai 1991. Son épouse, Hélène Heckmann, a aidé à publier, réviser et préserver ses écrits.

Ahmadou Hampaté Bâ était passionné par le patrimoine culturel africain. Dès son plus jeune âge, il l’a collecté, transcrit et traduit pour le préserver. Il a rassemblé de précieuses archives en français, peul, ajami, bambara et arabe, qu’il a utilisées dans son travail. Il a rassemblé, transcrit, commenté et publié de nombreuses traditions orales peules. Il croyait à l’importance de la solidarité et de la responsabilité dans les civilisations africaines, ainsi qu’au lien avec la nature et la spiritualité.

Si nous voulons comprendre l’Afrique traditionnelle, nous ne pouvons pas simplement l’envisager d’un point de vue ordinaire. Dans ses recherches à l’IFAN sur l’empire peul du Macina, Ahmadou Hampaté Bâ explique comment la tradition orale peut être une source d’information fiable. Il estime qu’il est de notre devoir de transmettre ce savoir avant qu’il ne soit perdu dans le temps et l’oubli.

Lors de la conférence de l’UNESCO, Bâ a souligné l’importance de préserver les traditions orales, comparant la mort de chaque traditionaliste à l’incendie d’une ressource culturelle inexploitée. Il a défendu le savoir et la sagesse africaine, affirmant que chaque fois qu’un ancien décède, c’est comme une bibliothèque qui prend feu.

En Afrique, le décès d’un traditionaliste équivaut à la perte d’une précieuse source de connaissances. Il est important de reconnaître la sagesse et l’histoire de ces aînés et de les préserver pour les générations futures.

Ahmadou Hampaté Bâ était très important en matière de langue française. En 1975, il remporte une médaille d’argent de l’Académie française pour toutes les grandes actions qu’il a faites pour la langue. Il a également remporté un grand prix littéraire en 1974 pour son livre intitulé « L’étrange destin de Wangrin ». Sa fille a créé une fondation en son honneur en 2002 pour protéger ses écrits et ses recherches. Il y a même une pièce de théâtre sur lui et une université de Dakar qui porte son nom. Et à Paris, il y a aussi un parc qui porte son nom !

Amadou Hampâté Bâ, né en 1901 à Bandiagara, au Mali, et mort le 15 mai 1991 à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Par : Arsène de Bangweni

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