Ils ne sont pas restés en marge de l’histoire. L’ACAB (Association des Camerounais et Amis du Burundi) a choisi le 25 mai comme date pour célébrer à sa manière le cinquante-deuxième anniversaire de l’unité nationale avec quelques jours de retard. Cette grande communauté, basée à plus de 3 000 kilomètres du Cameroun, « berceau de nos ancêtres », est composée d’une soixantaine de membres issus de cinq nations sœurs : Camerounais, Burundais, Centrafricains, RD Congolais et Tchadiens.
Créée en 2012, leur mission est de promouvoir les valeurs camerounaises, l’unité et la fraternité entre les Camerounais et les amis du Cameroun, de mettre en valeur la culture, de promouvoir la diversité scientifique et d’œuvrer pour un Cameroun fort, prospère et émergent, tout en faisant preuve de solidarité.
Pour cette célébration, l’Association des Camerounais et Amis du Burundi a combiné petits plats et grandes idées pour créer un événement digne du Cameroun, le pays de Roger Milla. Le comité d’organisation de l’événement, dirigé par le président exécutif Sadrack Njonkou, élu pour un mandat de deux ans renouvelable en janvier 2023, s’est concentré sur l’éducation avec un débat pour mieux comprendre les réalités du Cameroun. Le thème était « l’unité dans la diversité pour une Afrique forte », cas du Cameroun, avec deux panélistes.
Le premier panéliste, Omer Zang, spécialiste principal de la santé à la Banque mondiale au Burundi, a abordé la question de la dépendance des États africains à l’égard de l’Occident, de l’esclavage en passant par la colonisation jusqu’au néocolonialisme actuel sur le continent. Omer Zang a critiqué les systèmes éducatifs imposés aux Africains qui ne correspondent pas à leurs réalités ou valeurs, ainsi que les systèmes politiques et la glorification des présidences à vie. Toutes ces questions ne créent pas un environnement propice au développement du continent.
Ensuite, le Père Tuma Wasseu Yves Béranger de la Congrégation des Pères Maristes a parlé pendant une trentaine de minutes de l’importance de l’unité nationale comme fondement du développement de l’Afrique, notamment du Cameroun. Après ces deux présentations, le public a eu l’occasion de poser des questions.
Avant le débat, les hymnes nationaux du pays hôte, le Burundi et du Cameroun, ont été chantés. S’en est suivi un spectacle animé de musique traditionnelle burundaise par le groupe Indero Ubumwe Ibikorwa, ainsi que des danses et des sketchs des juniors Acabiens, enfants des membres de l’association. Ils ont réalisé deux sketches sur les thématiques : l’aide aux humains vivants et sur les dangers des réseaux sociaux. Ils ont également enchanté les invités avec des spectacles de danse camerounaise.
Après ces représentations, les invités ont pu goûter des délices Camerounais avec des plats préparés par des femmes camerounaises, notamment le Ndolè, l’Eru, le poulet frit, le mouton et le poulet grillés, l’Egusi, la sauce tomate, le Water Fufu, le Miyiondo, les plantains frits, les plantains bouillis, les pommes frites, et plus. Ce fut une excellente occasion de découvrir les diverses traditions culinaires du Cameroun.
Pour terminer l’événement en beauté, tout le monde s’est retrouvé sur la piste de danse pour célébrer l’unité nationale, malgré les défis auxquels sont confrontés les Camerounais en raison de diverses crises, notamment celles de la région du NOSO et la lutte contre Boko Haram dans le nord du pays.
Le Cameroun est un pays d’Afrique centrale qui parle à la fois l’anglais et le français, il compte 10 régions, dont 8 sont francophones et 2 anglophones. Environ 30 millions d’habitants et parlent plus de 280 langues locales différentes. Les Camerounais pratiquent différentes religions comme l’islam, le christianisme et l’animisme. Le Cameroun est devenu indépendant le 1er janvier 1960 et réunifié le 20 mai 1972. Paul Biya est l’actuel président depuis le 6 novembre 1982, succédant à Ahmadou Ahidjo, 1er président du Cameroun, de 1958 à novembre 1982. L’Association des Camerounais et Amis du Burundi se tourne vers l’avenir avec des objectifs d’unité et de promotion de la culture camerounaise, avec pour objectif la célébration de la prochaine fête de l’unité nationale le 20 mai 2025.
Par : Arsène de Bangweni