Les capitales européennes appellent à la retenue et tentent de désamorcer le conflit, après les frappes de Téhéran sur Israël dans la nuit. Les dirigeants de l’Union européenne ont condamné les attaques menées cette nuit par l’Iran contre Israël.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré sur X : « Je condamne fermement l’attaque flagrante et injustifiable de l’Iran contre Israël. J’appelle l’Iran et ses mandataires à cesser immédiatement ces attaques ».
« Tous les acteurs doivent maintenant s’abstenir de toute nouvelle escalade et œuvrer au rétablissement de la stabilité dans la région », a-t-elle ajouté.
Au cours du week-end, Téhéran a lancé 332 drones, missiles balistiques et missiles de croisière contre Israël. Cependant, les défenses aériennes israéliennes ont réussi à en intercepter la plupart selon Tsahal.
Cette attaque était en représailles à une prétendue frappe israélienne contre un bâtiment du consulat iranien en Syrie au début du mois, qui aurait entraîné la mort de 12 personnes, dont deux généraux iraniens de haut rang.
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a qualifié l’attaque iranienne d’escalade majeure. Elle a déclaré que l’UE condamnait les frappes de missiles et de drones et s’efforcerait de désamorcer la situation et d’éviter de nouvelles effusions de sang.
« Je condamne fermement l’attaque injustifiée de l’Iran contre Israël », a déclaré le Premier ministre estonien Kaja Kallas.
La priorité absolue devrait être de mettre un terme à toute nouvelle escalade dans la région », a-t-elle poursuivi.
Le président Emmanuel Macron a critiqué l’attaque de Téhéran, affirmant qu’elle menaçait de déstabiliser la région.
« J’exprime ma solidarité avec le peuple israélien et l’engagement de la France en faveur de la sécurité d’Israël, de nos partenaires et de la stabilité régionale », a-t-il écrit sur X.
Les forces militaires françaises, ainsi que celles de la Grande-Bretagne et des États-Unis, ont aidé Israël à repousser l’attaque iranienne la nuit dernière, selon les forces de défense israéliennes.
Ces trois pays occidentaux sont également d’importants fournisseurs d’armes à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza.
Les dirigeants du G7 se réunissent dimanche pour une réunion en visioconférence afin de discuter de la manière dont ils vont réagir à l’attaque. Cette attaque est la première fois que l’Iran attaque directement son grand ennemi dans la région.
Julien Barnes-Dacey, qui travaille au Conseil européen des relations étrangères, a déclaré que l’Iran s’est senti obligé de riposter après qu’Israël a attaqué son consulat en Syrie. Ces attaques directes de l’Iran contre Israël sont très graves et montrent que le conflit régional s’aggrave.
Même si les attaques étaient planifiées à l’avance, l’Iran a clairement indiqué qu’il ne voulait pas déclencher une guerre plus grave. Ils voulaient montrer qu’ils étaient forts, mais aussi s’assurer que les choses ne deviennent pas incontrôlables. L’objectif principal de l’Iran est d’éviter une guerre totale.
« La nature des attaques pourrait renforcer la perception israélienne que Téhéran est en retrait, qu’il manque de volonté et de capacité pour un engagement plus profond, et que le moment est venu pour Israël d’infliger à l’Iran et à ses mandataires régionaux le coup le plus dur qu’ils recherchent depuis longtemps », a-t-il ajouté.
Même les États membres de l’UE qui vont généralement à l’encontre de la ligne de Bruxelles ont rejoint le chœur des critiques à l’encontre de Téhéran.
Viktor Orban, le dirigeant hongrois ultra-conservateur, a déclaré qu’il « prierait pour la sécurité du peuple israélien ».
Par : Gaëlle Villeneuve / Afrique Première