François Bozizé ne sera pas renvoyé en Centrafrique depuis la Guinée-Bissau, où il vit en exil. Le président de Guinée-Bissau, Umaru Sissoko Embalo, affirme cela alors qu’un mandat d’arrêt international a été émis par la Cour pénale spéciale de Bangui pour enquêter sur les crimes graves commis depuis 2003 dans un pays déchiré par la guerre civile et les rébellions.
François Bozizé est recherché par un mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale spéciale, un tribunal hybride (juges locaux, juges internationaux) soutenu par l’ONU pour d’éventuels crimes contre l’humanité. Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, s’en est exprimé mardi 7 mai devant la presse avant de s’envoler pour Moscou.
« Nous n’extradons pas les exilés. En fait, il n’existe aucun accord entre nos deux pays à cet égard. J’ai accueilli François Bozizé dans un contexte purement humanitaire. Tant que je dirigerai ce pays, il ne sera extradé que s’il souhaite partir volontairement. Le président Touadéra lui-même le sait. Je suis désolé de dire que ce n’est pas ce dont lui et moi avions discuté. Nous avions parlé d’autres choses qui n’ont rien à voir avec l’extradition de Bozizé’’.
Pour son accueil en Guinée-Bissau, nous posons des conditions : il doit s’abstenir de s’engager en politique, il ne doit pas non plus s’impliquer dans des actions susceptibles de déstabiliser son pays.
La relation entre le président Touadéra et moi est très bonne. Cela est évident à chacune de nos réunions lors d’occasions importantes comme les sommets de l’UA. Il était même prévu qu’il se rende en Guinée-Bissau.
Je n’extraderai pas Bozizé, je tiens à le préciser. »
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première