Le président du Burundi, Évariste Ndayshimiye, met en garde contre le risque d’un conflit régional dans l’est du Congo. Dans un discours prononcé vendredi 31 janvier devant la communauté diplomatique du Burundi, il a accusé le Rwanda de « planifier quelque chose contre le Burundi », soulignant que son pays ne restera pas les bras croisés et ne fera rien.

Le président Évariste Ndayshimiye estime que ce conflit constitue une menace pour l’ensemble de la région, notamment le Kenya, l’Ouganda et la Tanzanie. Aymar Nyenyezi Bisoka, chercheur et spécialiste de la région des Grands Lacs à l’Université de Mons en Belgique, convient qu’il faut prendre ces avertissements au sérieux.
« Je pense que nous devrions prendre très au sérieux l’appel du président burundais », dit-il. « C’est quelqu’un qui a été militaire, qui connaît très bien l’est de la RDC grâce aux actions militaires de son parti au pouvoir, et qui est également très impliqué dans l’ensemble du processus à travers la RDC. Son message est clair : il s’agit d’un conflit régional qui opposera différents groupes, avec le Rwanda, l’Ouganda et le Kenya d’un côté et, au moins au sein de la CAE, un bloc composé de la RDC, du Burundi et de la Tanzanie de l’autre. Il appelle réellement à des initiatives fortes pour y remédier empêcher la région d’entrer en éruption, d’autant plus qu’il y a de graves implications sécuritaires pour le Burundi et l’Ouganda, sans parler du Rwanda et de la RDC », explique Aymar Nyenyezi Bisoka.
Selon Aymar Nyenyezi Bisoka, les déclarations du président burundais Évariste Ndayshimiye doivent être prises d’autant plus au sérieux que l’armée burundaise officiellement déployée en RDC depuis août 2022 pour traquer différents groupes armés est un partenaire important des FARDC dans le conflit en cours.
En début de semaine, le président Félix Tshisekedi a appelé à l’unité nationale. Pourtant, dimanche 2 février, une partie de l’opposition a critiqué le Président et son gouvernement.
Le chef de l’opposition Moïse Katumbi, qui est président du parti Ensemble pour la République, est mécontent de la façon dont la guerre est gérée et du manque de ressources. Dans un message vidéo partagé sur les réseaux sociaux, Olivier Kamitatu, porte-parole et chef d’état-major de Moïse Katumbi, a rendu hommage aux militaires qui combattent dans l’est du pays, bien qu’ils soient mal payés. Il a également critiqué ce qu’il appelle « l’échec de Goma ».
Par : Vanessa Ndomè / Afrique Première TV