Les apiculteurs kenyans se détournent du miel pour récolter le venin d’abeille. Il existe même un marché local lucratif où le venin est vendu 30 dollars pour des traitements thérapeutiques.
Dans ce pays, ce produit gagne en popularité. En effet, l’apithérapie est bien accueillie au Kenya, les thérapeutes alternatifs explorent son potentiel médicinal et cette pratique est même enseignée dans les institutions gouvernementales.
« Le venin d’abeille vous garantit un revenu quotidien, car vous pouvez le récolter tous les jours, contrairement aux autres produits de la ruche, comme le miel, où il faut attendre quatre mois avant de pouvoir le récolter », explique l’apiculteur Ezekiel Mumo.
Également connue sous le nom d’apitoxine, cette substance est extraite à l’aide de collecteurs de venin d’abeille. L’avantage est que le procédé n’est pas mortel pour ces insectes.
Pour obtenir cette fameuse substance, les apiculteurs sélectionnent soigneusement les insectes car toutes les abeilles ne sont pas adaptées à cette activité. Ils doivent être agressifs pour être prêts à piquer. Environ 50 abeilles sont utilisées par jour, garantissant un faible impact écologique.
Pour l’extraction du venin, les thérapeutes utilisent des abeilles âgées de 60 jours. Ces abeilles en fin de vie ne sont pas autorisées à retourner dans les ruches et sont choisies spécifiquement pour leur forte concentration en venin.
Une fois dans l’organisme, le venin d’abeille déclenche la production de plusieurs anticorps bénéfiques. « Nous avons traité avec succès l’arthrite, la goutte, les accidents vasculaires cérébraux, les affections nerveuses, les allergies matinales, les migraines, les spasmes musculaires, les douleurs lombaires et la sciatique », se réjouit le thérapeute Stephen Kimani.
Chaque petite abeille a juste un peu de venin dans son corps. Il faut trois groupes d’abeilles pour obtenir un seul gramme de venin, et un groupe peut avoir jusqu’à 60 000 abeilles travailleuses et 20 000 abeilles mâles.
Une ruche peut produire une bonne quantité de venin d’abeille, mais il faut entre 30 et 45 minutes pour en extraire un gramme. Cela dépend de la force du groupe, de son niveau d’agressivité et de l’heure de la journée, explique Ezekiel Mumo, qui s’occupe des abeilles.
De plus en plus de gens utilisent l’apithérapie en complément de la médecine traditionnelle. Cela montre que les apiculteurs locaux peuvent profiter d’un marché en pleine croissance.
Par : Arsène de Bangweni