La Banque centrale du Congo (BCC) a demandé aux banques et sociétés financières de mettre en place leurs Terminaux de paiement électronique (TPE) pour n’accepter désormais que le franc congolais. Les EPT sont des appareils utilisés par les magasins pour les paiements électroniques, contrairement aux guichets automatiques.

La BCC souhaite que les usagers utilisent davantage la monnaie nationale et l’utilisent pour leurs achats quotidiens. Cela fait partie d’un vaste plan visant à cesser d’utiliser le dollar américain dans l’économie et à aider davantage de personnes à accéder aux services financiers. Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances, dirige cet effort.
Le but de cette mesure est d’augmenter la demande de franc congolais et de réduire la dépendance au dollar américain, qui affaiblit la monnaie nationale.
La Banque centrale du Congo (BCC) s’inquiète du fait que seulement 13 % des terminaux de paiement électronique (TPE) à travers le pays sont configurés pour accepter la monnaie nationale. En termes simples, cette situation encourage l’utilisation des devises étrangères dans une économie encore fortement dépendante du dollar.
La décision de promouvoir l’utilisation des EPT en francs congolais complète d’autres mesures déjà en place, telles que l’obligation de fixer et d’afficher les prix dans la monnaie nationale et le paiement de toutes les taxes et redevances à l’État uniquement en francs congolais.
Par ailleurs, une nouvelle initiative appelée « monetary switch » sera mise en œuvre pour intégrer toutes les cartes bancaires et rationaliser les transactions, quelle que soit la banque émettrice.
A terme, la politique de la BCC vise à rendre les transactions en dollars plus coûteuses pour les utilisateurs que celles en francs congolais, incitant les entreprises et les particuliers à tenir leurs comptes en monnaie nationale.
Bien que ces mesures visent à inciter plutôt qu’à forcer le respect, les experts soulignent qu’elles doivent être accompagnées d’actions visant à assurer la stabilité du franc congolais pour être pleinement efficaces à long terme.
Selon AL Kitenge, stratège et analyste économique chez AL & Legacy, cette mesure à elle seule ne suffira pas à dédollariser l’économie congolaise, un processus qu’il estime nécessaire.
Par :Daniella Aka / Afrique Première