Entre le jeudi 3 et le dimanche 6 avril, la Garde nationale tunisienne a mené des opérations de démantèlement de camps de fortune de migrants subsahariens à Sfax, dans l’est de la Tunisie. Ces camps, situés dans les oliveraies de la région, suscitaient des tensions avec les habitants. Après leur évacuation, la plupart des migrants n’avaient nulle part où aller et ont fini par se disperser dans la nature.

Tentes incendiées, vaisselle éparpillée et vêtements jonchant le sol : les vestiges de ces camps de fortune sont encore visibles dans les oliveraies de Sfax où la Garde nationale tunisienne est intervenue. Ces camps avaient accueilli des milliers de migrants subsahariens, chassés du centre-ville de Sfax en 2023 suite aux campagnes de sécurité menées par les autorités. Incapables de trouver un logement ou un emploi en ville, d’autres les avaient rejoints ces derniers mois.
Si des démantèlements similaires avaient déjà eu lieu en Tunisie, cette opération a pris une ampleur accrue cette fois-ci suite aux plaintes des propriétaires d’oliveraies. Le sort des migrants dont les camps ont été détruits est incertain, les autorités espérant que certains retourneront volontairement dans leur pays d’origine, même si beaucoup se sont déjà dispersés dans la nature. En 2024, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rapatrié plus de 7 000 migrants, soit trois fois plus que l’année précédente.
À ce jour cette année, 1 740 migrants ont été rapatriés, un chiffre que le président Kais Saïed juge insuffisant. Il a appelé les ONG chargées du rapatriement à intensifier leurs efforts à la fin du mois dernier.
Par : Ali Habib Camara / Afrique Première TV