Le président gabonais, Brice Oligui Nguema, est en visite de séduction en France et tente de faire bonne impression. Lui et son équipe sont à Paris pour un forum d’affaires réunissant environ 600 chefs d’entreprise du Gabon et de France. Ils ont signé des contrats d’une valeur de plus d’un milliard d’euros ! Le gouvernement gabonais veut montrer aux investisseurs qu’ils sont fiables et dignes de confiance.
La délégation gabonaise est à Paris pour charmer et impressionner. Leur objectif du jour est de discuter, de nouer des liens, alors que la part de marché des opérateurs français au Gabon a diminué ces dernières années. Le président Brice Oligui Nguema et sa délégation ont été accueillis par des acclamations lors de la présentation du « nouveau Gabon », invitant tout le monde à le visiter. Il a qualifié le Gabon de pays aux opportunités infinies.
Plusieurs accords et contrats ont été signés, axés sur les infrastructures portuaires, ferroviaires et routières. Deux accords ont été conclus avec le gouvernement français, l’un pour moderniser le chemin de fer Transgabonais et l’autre pour réhabiliter la décharge surchargée de Mindoubé.
Les entreprises françaises sont impatientes de soutenir le gouvernement gabonais suite au récent coup d’État. Des partenariats public-privé avec Suez et Pam Saint Gobain ont également été confirmés pour la modernisation des infrastructures de production et de distribution d’eau.
Malgré les récentes turbulences politiques, l’enthousiasme pour l’investissement au Gabon persiste. Les entrepreneurs français sont déterminés à renforcer les liens économiques entre le Gabon et la France. Philippe Labonne, président du Comité Afrique international du Medef, a souligné la disponibilité des entreprises françaises à soutenir les initiatives du gouvernement.
Certaines inquiétudes sont encore présentes dans les discussions. Un tiers de la population active est au chômage et la dette publique reste très élevée : le chemin est encore long, reconnaissent les différents ministres présents.
A ce sujet, un programme d’investissement entre Prometal et l’Etat gabonais a également été inscrit à la liste des négociations, avec la promesse de créer 500 emplois. Parce que c’est l’une des priorités qui a été soulignée dans les discours : la nécessité de lutter contre le chômage persistant, qui atteint désormais 32 %.
La dynamique est là, se réjouit Charles M’Ba, ministre gabonais des Comptes publics : « J’ai l’impression que tout le monde s’intéresse massivement au Gabon depuis le 30 août. Ce n’est pas de l’inquiétude, c’est de l’enthousiasme. On est passé d’hypothèses de croissance à un chiffre au-dessus de 3% en perspective. Cela indique quand même que les choses ont redémarré ou sont revenues sur les rails. »
Le président gabonais de la transition rencontrera le président français Emmanuel Macron vendredi 31 mai à l’Elysée.
Par Barsene Saint Paul / Afrique Première