Premier pape jésuite et premier pape d’Amérique latine, François a bouleversé les règles du Vatican. Retour sur un pontificat marqué par l’humilité, la justice sociale, la transparence et la diplomatie internationale.

Après cinq votes et une attente tendue lors du conclave de 2013, une fumée blanche s’est élevée au-dessus du Vatican. Le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio est devenu le 266e pape de l’Église catholique, prenant le nom de François en hommage à saint François d’Assise, connu pour son dévouement en faveur de la pauvreté et de la paix.
Chimiste de formation et ordonné prêtre en 1969, le pape François représente une Église plus proche des pauvres, des migrants et des oubliés. Il est le premier pape jésuite et le premier pape non européen depuis plus de mille ans.
Les opprimés une priorité du pape François
Dès le début de son pontificat, François s’est affirmé comme le pape des pauvres. Il visite des camps de réfugiés, lave les pieds des migrants et condamne fermement les excès du capitalisme.
Il critique ouvertement l’indifférence des sociétés modernes face à la souffrance humaine et encourage l’accueil de ceux qui fuient la guerre, la pauvreté et la persécution.
Réformer l’Église catholique de l’intérieur un rêve de François
L’un des principaux objectifs du pape François est de lutter contre les abus sexuels au sein de l’Église. Il a reconnu les erreurs du passé, dénoncé les silences institutionnels et levé le secret pontifical dans les affaires d’abus sexuels sur mineurs. Il a ordonné à l’Église de coopérer pleinement avec la justice civile.
Sur le plan éthique, il surprend en ouvrant la voie à l’union civile pour les couples de même sexe tout en condamnant fermement l’avortement, qu’il qualifie de tueur à gages.
Durant son mandat pontifical, le Vatican a été confronté à des scandales financiers. En réaction, François a lancé une vaste opération de nettoyage : procès, destitutions et, surtout, création d’une commission d’éthique chargée de superviser les investissements du Saint-Siège. Objectif : mettre fin aux abus, promouvoir la transparence et rendre l’Église plus exemplaire dans sa gestion.
Une voix présente quand les politiques sont absents
Sur la scène internationale, François joue un rôle de médiateur pour la paix. En 2023, il s’est rendu en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, appelant à la fin des violences et soutenant les victimes des conflits armés.
Face à la guerre en Ukraine, il dénonce clairement l’invasion russe, allant jusqu’à qualifier le patriarche orthodoxe Cyrille de marionnette de Poutine. Il a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky et a envoyé un émissaire pour la paix, tentant d’ouvrir un dialogue entre Kiev et Moscou.
François fragile mais pas abattu
Affaiblissement dû à des problèmes de santé, François a dû annuler certains engagements. Il reste néanmoins actif. Il a récemment nommé 21 nouveaux cardinaux, influençant le choix de son futur successeur.
François laisse derrière lui l’image d’un pape réformateur, proche des plus vulnérables et résolument tourné vers l’avenir. Son pontificat a marqué un tournant pour l’Église sur les plans social, écologique et diplomatique.
Si certains spéculaient sur une possible démission en raison de son état de santé, une chose est sûre : le message de François résonnera longtemps au sein de l’Église et du monde.
Par : Arsène de Bangweni / Afrique Première TV