Dans la République démocratique du Congo, le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, a annoncé que la justice a été sollicitée pour fermer plusieurs partis politiques, y compris le PPRD, dirigé par l’ancien président Joseph Kabila. Cette décision a suscité des critiques de la part de l’opposition, qui y voit une forme de persécution politique, surtout dans un contexte déjà tendu.

Le PPRD avait été suspendu le 19 avril, juste après que Kabila a fait son retour à Goma, une ville contrôlée par un groupe armé soutenu par le Rwanda. Le 24 avril, le parquet a été saisi pour entamer la procédure de dissolution.
Quatre partis sont concernés par cette demande de fermeture. En plus du PPRD, il y a l’ADCP, dirigé par Corneille Nangaa, qui est maintenant à la tête de l’AFC/M23, le CRP, fondé par Thomas Lubanga, qui a récemment annoncé une nouvelle rébellion en Ituri, et le MLP de Franck Diongo, qui vit actuellement en Belgique.
Le ministre Shabani a déclaré que ces partis sont dirigés par des personnes qui ont dépassé les limites et qui collaborent avec des groupes armés considérés comme des agresseurs. Il a ajouté que ces partis doivent prendre des mesures pour se distancier de ces comportements, sinon la loi pourrait les empêcher de fonctionner.
D’autres partis politiques sont également sous surveillance, et le ministre a averti qu’ils pourraient être suspendus s’ils ne respectent pas les règles du pays.
Le PPRD se plaint d’une « attaque »
Le PPRD, un groupe politique, dit qu’il y a une manigance contre eux et conteste la façon dont les choses se passent. Ferdinand Kambere, un des responsables du groupe, affirme que ce n’est pas légal :
« La loi est simple : c’est le procureur qui doit demander la dissolution, pas le ministre. Nous n’avons jamais été appelés à ce sujet, et jusqu’à maintenant, aucun tribunal n’a contacté le PPRD. »
Il critique aussi le fait qu’il y ait des policiers devant leur bureau, qu’il considère comme illégal : « Le ministre de la Justice a envoyé des policiers chez nous sans aucune autorisation légale. Ils doivent partir. Ce qui est important, c’est d’améliorer l’ambiance politique dans le pays. » Pour lui, il n’y a pas de doute, cette demande de dissolution est juste une « attaque contre Joseph Kabila. »
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première TV