Les médias sénégalais ont célébré la journée sans presse mardi, pour désapprouver l’action gouvernementale.

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Les écrans des principales chaînes de télévision (TFM, ITV et 7 TV) étaient vides et les radios (RFM et iradio) étaient silencieuses. La plupart des journaux n’ont pas publié leur édition du mardi, à l’exception du journal gouvernemental Le Soleil et des journaux privés pro-gouvernementaux WalfQuotidien et Yoor Yoor Bi.

Cette décision intervient alors que les tensions entre les médias et le gouvernement s’accentuent, suscitant des inquiétudes au niveau international quant à la liberté de la presse dans l’une des démocraties les plus stables d’Afrique. De plus, les principales entreprises de presse du Sénégal ont accumulé une dette importante au fil des années, menaçant la survie économique du secteur.

Le Conseil sénégalais des distributeurs et éditeurs de presse, une organisation représentant les entreprises de médias privées et publiques, a déclaré que le gouvernement avait gelé les comptes bancaires des médias, prétendument pour des arriérés d’impôts, saisi du matériel de production et résilié unilatéralement et illégalement des contrats publicitaires.

Ousman Sonko, premier ministre sénégalais.

Ces affirmations, publiées lundi dans un éditorial du Quotidien, n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante. Les représentants du gouvernement n’étaient pas immédiatement disponibles pour commenter.

Depuis près de trois mois, la presse sénégalaise traverse l’une des phases les plus sombres de son histoire, écrit l’organisation dans son éditorial. En juin, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, entré en fonction au début de l’année, a dénoncé ce qu’il a qualifié de détournement de fonds publics dans le secteur des médias.

Ces dernières années, les cas de brutalités policières contre les journalistes et les arrestations de critiques du gouvernement se sont multipliés au Sénégal, selon l’organisation internationale de surveillance Reporters sans frontières. Ils ont exhorté les autorités sénégalaises à protéger la liberté de la presse.

Selon RSF, le Sénégal est passé de la 49ème à la 94ème place dans le classement mondial de la liberté de la presse, qui évalue, au cours des trois dernières années, la capacité des journalistes à travailler et leur sécurité.

Les journalistes ne sont pas suffisamment protégés dans leur travail et les politiques ne font pas leur part dans ce dossier, déplore Sadibou Marong, responsable Afrique de l’Ouest de RSF. Pire encore, les forces politiques mettent en péril le droit d’informer et d’être informé.

Par Line Ndiaye / Afrique Première Tv

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