Les migrants africains au Liban veulent mettre fin à leur calvaire.

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Les migrantes africaines désespérées à Beyrouth au Liban.

Beaucoup sont venus au Liban à la recherche d’une vie meilleure, mais se sont retrouvés confrontés à l’exploitation, à la violence et à l’insécurité. L’une d’elles est Isatta Bah, une Sierra Leone de 24 ans qui lutte pour rentrer chez elle après avoir survécu à de terribles abus.

Isatta est arrivée au Liban en 2022 dans l’espoir d’un emploi stable, mais les choses ont vite tourné au vinaigre. Au lieu de l’emploi promis, elle a été obligée de travailler comme femme de ménage, et son cauchemar a commencé lorsqu’elle a été victime d’une agression collective. « Depuis que je suis arrivée ici, j’ai souffert. Cela n’a pas été facile », dit-elle. Isatta espère désormais obtenir les papiers nécessaires pour retourner en Sierra Leone avec son enfant, né des agressions qu’elle a subies.

Le système Kafala, qui régit le travail des migrants au Liban, a été critiqué par les ONG. Il confisque les passeports et limite sévèrement les droits des travailleurs migrants. Selon Dea Hajj Shaheen, militante et fondatrice d’un refuge pour femmes migrantes, ce système « traite [ces femmes] comme des citoyennes de seconde zone », les rendant vulnérables à l’exploitation et aux abus.

Lorsque les bombardements se sont intensifiés en septembre, Isatta et d’autres femmes ont fui à pied les zones touchées, avec leurs enfants. Beaucoup ont cherché refuge dans un abri improvisé, un ancien garage transformé en refuge par des bénévoles. Plus de 200 femmes y survivent dans des conditions rudimentaires, mais avec l’espoir de retrouver leur liberté.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 10 000 migrants ont demandé leur rapatriement, mais seuls 400 ont pu rentrer chez eux jusqu’à présent. Susan Baimba, une autre Sierra Leone, a récemment pris un vol de retour.

« Je suis tellement heureuse parce que ma maison est meilleure que ce pays », a-t-elle déclaré avec émotion.

Isatta attend toujours son tour, avec l’aide d’un avocat de l’OIM qui l’aide à remplir les formalités administratives concernant son enfant. Son rêve ? Retrouver sa famille et poursuivre ses études en informatique. « Je suis fatiguée. Je veux juste rentrer à la maison », a-t-elle confié.

Alors que le Liban peine à se remettre de ses propres crises économiques et politiques, la situation des migrants reste critique. Pris entre exploitation et conflits armés, ils ne peuvent compter que sur une solidarité internationale insuffisante pour retrouver leur dignité et un avenir.

Par : Ali Habib Camara / Afrique Première Tv

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