Le Kremlin n’a pas exclu, le 4 juin, que les forces russes puissent frapper des instructeurs français, dont le déploiement en Ukraine est actuellement discuté entre Paris et Kiev. « Aucun instructeur chargé de former les soldats ukrainiens n’est à l’abri » des frappes russes, a prévenu le 4 juin le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. « Peu importe qu’ils soient français ou non », a-t-il ajouté.
Ces déclarations interviennent alors qu’un entretien avec Emmanuel Macron est prévu le 6 juin sur TF1 et France 2. La teneur des propos du président français est encore incertaine. Cependant, Reuters, citant plusieurs sources diplomatiques, rapportait le 30 mai que Paris pourrait annoncer début juin le déploiement d’instructeurs militaires en Ukraine, malgré les craintes et les avertissements de Moscou. « Les arrangements sont très avancés », a déclaré l’une des sources de Reuters. Le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Alexandre Syrsky, avait déjà indiqué le 27 mai avoir autorisé des instructeurs français à visiter des centres de formation en Ukraine.
Emmanuel Macron, en déplacement en Allemagne, avait jusqu’ici refusé de commenter cette annonce. Le 16 mai, le New York Times révélait que l’Ukraine avait demandé aux États-Unis et aux pays de l’OTAN de l’aider à former 150 000 nouvelles recrues plus près de la ligne de front, plutôt que dans les centres occidentaux, pour un déploiement plus rapide. Jusqu’où ira cette « ambiguïté stratégique » ? Les informations croissantes sur le déploiement des forces françaises s’inscrivent bien entendu dans un contexte d’escalade des tensions entre la France et la Russie. Au cœur de ces tensions se trouve le refus d’Emmanuel Macron, au nom d’une « ambiguïté stratégique », d’exclure l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, une position qu’il a répétée à plusieurs reprises depuis le 26 février.
Le 2 mai, dans The Economist, le président français évoque la possibilité d’envoyer des troupes en Ukraine si Kiev demande de l’aide. Les diplomates russes ont averti que les troupes françaises en Ukraine seraient des cibles pour les forces russes et ont critiqué la France pour son langage agressif.
Par : Arsène de Bangweni