Ce mercredi matin à Genève devant l’hôtel Intercontinental de Genève où séjourne le couple présidentiel camerounais, un groupe de manifestants, principalement camerounais, s’est rassemblé pour exiger le retour du président Paul Biya au Cameroun, ce qui a conduit les forces de l’ordre suisses et la sécurité de l’hôtel à intervenir rapidement.
Au centre de la manifestation se trouvait Elise Egli, une militante bien connue qui a fait la une des journaux en manifestant seins nus précédemment. Ce type de protestation, souvent associé au mouvement Femen, avait pour objectif d’attirer davantage l’attention des médias et de mettre en avant les revendications des manifestants.
Les manifestants, appelés par certains Bobbi Tanap, ont tenté de s’approcher de l’entrée de l’hôtel de luxe, symbole du long séjour du président Biya en Suisse. Ils voulaient dénoncer ce qu’ils considèrent comme un président négligeant son pays, le Cameroun, qui est confronté à de nombreux défis économiques, sociaux et sécuritaires.
La police genevoise, connue pour gérer les manifestations avec calme, a encerclé le groupe pour éviter que la situation ne dégénère. En collaboration avec l’équipe de sécurité de l’Intercontinental, ils ont réussi à repousser les manifestants et à maintenir un périmètre de sécurité autour de l’hôtel.
Cette protestation s’inscrit dans un mouvement plus vaste contre le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Ses séjours fréquents et prolongés en Suisse sont souvent critiqués par l’opposition camerounaise et une partie de la diaspora, qui y voient un manque d’attention de sa part aux enjeux auxquels est confronté le pays.
L’incident soulève également des questions sur la sécurité et la gestion des chefs d’État étrangers séjournant en Suisse. La Suisse, connue pour sa neutralité et sa discrétion diplomatique, est confrontée au défi d’assurer la sécurité de ses invités importants tout en respectant le droit de manifester.
Même si la manifestation a été rapidement maîtrisée, elle met en lumière les tensions persistantes autour de la gouvernance au Cameroun et les défis auxquels le pays est confronté. Il souligne également le rôle important de la diaspora dans les débats politiques nationaux, capable de porter ses revendications sur la scène internationale.
Alors que le séjour du président Biya en Suisse se poursuit, il est probable que cet incident alimente les débats tant au Cameroun qu’au sein de la communauté internationale sur la gestion des affaires de l’État et la présence prolongée du dirigeant camerounais.
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première