Le chef d’un groupe rebelle en République centrafricaine a été expulsé de France le 20 septembre et immédiatement placé en garde à vue à Bangui. Nourd Gregaza, le président du Parti du rassemblement de la nation centrafricaine (PRNC), une milice active dans le nord du pays, venait de terminer une longue peine de prison en France, mais n’avait jusqu’à présent été inculpé en République centrafricaine.
Jusqu’à présent, Nourd Gregaza n’avait jamais été inculpé en République centrafricaine (RCA). Mais vendredi soir, à sa descente d’avion, il a été interpellé sur le champ et conduit au camp Roux. Il sera bientôt présenté devant la justice pour connaître les charges retenues contre lui.
Le 17 septembre, la police française l’attendait à sa sortie de la prison de Saint-Martin-de-Ré, dans l’ouest du pays, où il terminait une peine de 20 ans de prison prononcée en 2004 par un tribunal pour le meurtre de l’amant de sa première femme.
Condamné à 30 ans de prison, il avait bénéficié de la réduction de peine maximale pour son comportement en prison, notamment pour des actes de bravoure.
Interdit définitivement de territoire français et tous ses recours rejetés, il a été contraint de monter à bord d’un avion vendredi matin, malgré les inquiétudes de sa famille quant à un accord politique entre les deux Etats.
Une source à l’ambassade de Centrafrique à Paris a expliqué que leur pays « n’avait aucune raison de refuser le laissez-passer consulaire ».
L’avocat de Nourd Gregaza avait demandé qu’il soit assigné à résidence le temps qu’il trouve un endroit où loger dans un autre pays.
Nourd Gregaza est membre de l’ethnie Gula et neveu de l’ancien président de la République centrafricaine, Michel Djotodia. Il est également le cousin des ministres Arnaud Djoubaye Abazène et Hervé Gontran Djono-Ahaba, mais ils sont actuellement en conflit.
En 2019, Nourd Gregaza a lancé un mouvement appelé PRNC en raison de désaccords au sein du FPRC dirigé par Noureddin Adam. Malheureusement, ses capacités ont été limitées car il a été pris pour cible par le groupe paramilitaire russe Wagner, qui a tué son chef d’état-major, Mohamed Ali, alias « B13 », en février dernier. Il a été remplacé par le général Mohamed Deya.
Plusieurs membres de ce groupe sont actuellement jugés à Bangui pour un conflit qui a entraîné la mort de plus de 80 personnes entre mars et avril 2020.
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première Tv