Une tentative d’évasion à la prison de Makala réprimée avec violence, bilan plusieurs morts et blessés.

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Photo de la prison de Makala après a tentative d’évasion avortée.

De nombreux coups de feu ont été entendus dimanche soir à la prison centrale de Makala. Les autorités affirment que l’armée et la police ont stoppé la tentative d’évasion, mais maintenant elles commencent à compter les victimes et c’est triste.

Selon le ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani, le bilan actuel s’élève à 129 morts, dont 24 abattus après sommation. Il a précisé que ce bilan est encore temporaire. Les autres prisonniers pourraient être morts par asphyxie, selon lui. Certaines des victimes étaient des prisonnières qui ont également été violées, de plus, 59 personnes ont été blessées.

Les dégâts causés au bâtiment administratif, ainsi qu’aux bureaux, à l’infirmerie et au stockage de nourriture, sont importants. Des enquêtes sont en cours, selon le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur, soulignant la nécessité de rigueur et d’indépendance dans ces enquêtes, un point également soutenu par la société civile.

Les autorités sont critiquées face à cette situation désastreuse.

En revanche, l’opposition exprime une profonde indignation. Le chef de l’opposition, Martin Fayulu, a condamné « l’assassinat brutal de prisonniers » à la prison de Makala et a appelé à une enquête approfondie pour que les responsables répondent de leurs actes. Le chef de cabinet de Moïse Katumbi partage cette indignation en déclarant : « Quelle que soit la cause du drame, rien ne peut justifier ce nouveau massacre ».

Les critiques viennent également de la société civile. Prince Epenge, porte-parole de la coalition d’opposition Lamuka, estime que le bilan officiel des morts est largement sous-estimé. Selon lui : « L’événement tragique de Makala est inacceptable. Le bilan est probablement plus élevé que ce que prétend le gouvernement. Nous exigeons une enquête indépendante pour établir les responsabilités et prévenir de futurs carnages », selon une source de RFI.

Hervé Diakiese, porte-parole d’Ensemble pour la République, s’inquiète des violences contre des civils non armés et de la tendance à minimiser les dégâts.

« Nous sommes indignés, extrêmement préoccupés par la négligence et la facilité avec lesquelles on tire aujourd’hui sur des civils non armés, et surtout par la tentative de nier et de minimiser l’ampleur des dégâts. […], je n’ai aucune raison à ce stade de donner aucune crédibilité au bilan des autorités officielles. »

Rostin Manketa Nkwahata, le directeur exécutif de l’ONG Voice of the Voiceless, a également exprimé son choc. « La prison, censée être le lieu le plus sûr, a été le théâtre d’un massacre. Nous exigeons des réponses sur les origines des violences et réclamons une enquête commune impliquant les défenseurs des droits de l’Homme », a-t-il expliqué.

Il est important de noter que la prison centrale de Makala, la plus grande du pays, est conçue pour accueillir 1 500 détenus, mais en abrite actuellement plus de 15 000. Les conditions de détention y sont régulièrement critiquées.

Par Vanessa Ndomè / Afrique Première Tv

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