Le ciel de Ndjamena s’est illuminé dans la nuit de mardi 18 juin vers 22h30, un incendie d’origine inconnue s’est déclaré dans un dépôt de munitions proche du centre-ville, faisant 9 morts et 46 blessés, selon le gouvernement. Le président Mahamat Idriss Déby a promis des « mesures », l’ouverture d’une enquête, et que l’État prendrait en charge les blessés.
L’explosion au dépôt de munitions a laissé un énorme cratère et un champ de ruines. Dans la matinée, le Premier ministre Allah-Maye Halina est venu évaluer les dégâts et rassurer la population tchadienne, notamment celle de Ndjamena. Il a déclaré : « La situation est sous contrôle et contenue. La population peut vaquer à ses occupations quotidiennes comme d’habitude ».
Dans le quartier, les maisons sont détruites et le sol est couvert de munitions. Ahmat Abakar, un fonctionnaire de 24 ans, a décrit sa maison comme ayant été détruite par l’explosion. Il a déclaré : « Tout est cassé, la porte, les fenêtres… Je dormais ici. Il y a eu des dégâts et beaucoup de bruit, notamment le bruit des obus. Nous avions peur. Beaucoup de gens ont fui dans la nuit. » Le toit est arraché, les vitres brisées par le souffle. Une petite fille a été blessée. « Elle dormait ici pendant l’événement. Le sang que nous voyons est le sien. Elle a perdu beaucoup de sang ici. »
Les habitants comme Oumar Issa sont en colère. « Nous craignions cela depuis longtemps dans une ville où il y a des camps partout. Il y en avait déjà deux et nous avons demandé qu’un soit déplacé, mais nous n’avons obtenu aucune réponse. Maintenant, vous voyez, tout a été détruit. » Ahmat Abakar est du même avis, affirmant que la tragédie aurait pu être évitée. « Ce n’est pas la première fois. Cela s’est produit en 2017 et maintenant. Le gouvernement devrait empêcher cela. Les gens demandent depuis longtemps que le camp soit déplacé hors de la ville, mais nous n’avons pas été écoutés. Le matériel les dégâts sont importants. »
En conférence de presse, le ministre de la Défense a promis de construire des entrepôts plus sécurisés et de relocaliser hors de la ville ceux trop proches du centre-ville. « Des études ont déjà été réalisées. Je n’en dévoilerai pas les détails ici, mais il n’y a pas qu’un seul camp stratégique, et la relocalisation de ces camps est à l’étude. »
Pour suivre et retrouver tous les explosifs dispersés dans la ville, le ministère de la Sécurité a mis en place une ligne d’urgence pour aider les équipes anti-bombes dans leur énorme tâche.
Par : Arlette Ngo Nlend / Afrique Première