Environ 300 soldats américains ont quitté le Niger le 7 juin. Niamey a mis fin à un pacte de défense qui permettait à Washington d’exploiter une base de drones A Agadez dans le nord du pays.

Les autorités nigériennes ont jugé inacceptables les menaces américaines de sanctions en cas de vente d’uranium à l’Iran. Des unités américaines, dont un nombre non précisé, ont quitté le Niger le 7 juin, à bord d’un avion de transport Globemaster III de l’US Air Force au départ de la base aérienne de Niamey. Les États-Unis ont entamé le processus de retrait de leurs troupes du Niger, comme l’a annoncé le Commandement Afrique du Département américain de la Défense dans une déclaration conjointe avec son homologue nigérien le 8 juin.
Depuis la signature de l’accord de retrait des troupes américaines le 19 mai 2024, plus de 269 des 946 soldats et plusieurs tonnes de matériel ont déjà quitté le Niger. Le ministère américain de la Défense a également envoyé un contingent pour apporter un soutien logistique et assurer un retrait efficace. L’accord prévoyait que le dernier soldat américain devait partir d’ici le 15 septembre 2024. Le Niger a mis fin à sa coopération sécuritaire avec les États-Unis, invoquant l’échec du contingent américain à aider Niamey contre les jihadistes dans la région du Sahel depuis des décennies.
Le Premier ministre du Niger, Ali Mahamane Lamine Zeine, a révélé dans le Washington Post du 14 mai que les États-Unis avaient demandé au Niger de ne pas trop se rapprocher de la Russie et de l’Iran. Ils ont également menacé le Niger de sanctions s’il vendait de l’uranium à l’Iran. Les États-Unis ont promis de procéder à un retrait sûr, ordonné et responsable, selon le ministère de la Défense. Certains à Washington craignent que le retrait ne soit précipité, comme le départ des États-Unis d’Afghanistan en 2021. Le membre du Congrès Matt Gaetz a exprimé ses inquiétudes le mois dernier, exhortant Washington à donner la priorité à la sécurité des troupes américaines. En juillet 2023, l’armée a pris le pouvoir au Niger après un coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Les militaires ont d’abord exigé le départ des soldats français qui aidaient à combattre les groupes jihadistes au Niger. Le dernier soldat français est parti le 22 décembre 2023. Le Niger, le Burkina Faso et le Mali, qui se sont tous affranchis de la présence occidentale, renforcent leur coopération à travers l’Alliance des États du Sahel. Ils recherchent de nouveaux partenaires, dont la Russie.
Par : Haby Coulibaly / Afrique Première