Huit personnes ont été arrêtées ce mercredi matin, dont Christian Tein, le leader du mouvement à l’origine du soulèvement contre la réforme électorale, le CCAT, a confirmé le procureur à l’AFP.
Ce mercredi matin, le siège de l’Union calédonienne, qui abrite également les bureaux de l’Unité de coordination des actions sur le terrain (CCAT), a été encerclé par les forces de l’ordre. Christian Tein, considéré comme le leader du CCAT, l’organisation créée en novembre 2023, a été arrêté. Sept autres personnes accusées par les autorités d’être les cerveaux des violences qui ont secoué l’archipel français du Pacifique Sud ont également été arrêtées au même moment, mais leur identité n’avait pas été précisée au moment de l’arrestation.
La garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures, « car elle concerne le crime organisé », a précisé le procureur de Nouméa, Yves Dupas, dans un communiqué. Le parquet de Nouméa avait ouvert le 17 mai une enquête notamment pour association de malfaiteurs visant les « cerveaux » présumés des émeutes, dont « certains membres du CCAT ». Le collectif indépendantiste avait été qualifié d’« organisation mafieuse » par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Des arrestations condamnées par l’Union calédonienne.
« Les agents des forces de l’ordre sont entrés dans les bureaux et ont pris des photos, notamment des documents », a déclaré Reine Hue, élue de l’Union calédonienne (UC) de la province des Îles. Ce sont les locaux du CCAT qui ont été visés, a confirmé le procureur, qui a précisé que « cette opération s’est déroulée sans incident ». Dans un communiqué, l’Union calédonienne a dénoncé ces arrestations, intervenues alors que Christian Tein, également commissaire général de l’UC, « était en route pour Nouméa, où il devait tenir une conférence de presse ».
Depuis le 13 mai, la Nouvelle-Calédonie connaît de violents troubles provoqués par l’adoption d’un projet de loi par l’Assemblée nationale autorisant des modifications du système électoral, qui, selon les opposants, marginaliseront davantage le peuple autochtone kanak. Les émeutes, les pires depuis les années 1980 sur l’île, ont fait neuf morts, dont deux policiers, des centaines de blessés et environ 1,5 milliard d’euros de dégâts. Plus de 3 000 militaires, policiers et gendarmes ont été envoyés en renfort sur place.
Par: Gaëlle Villeneuve / Afrique Première