Les forces israéliennes ont pris d’assaut les bureaux de la chaîne d’information par satellite Al Jazeera en Cisjordanie occupée tôt dimanche. Elles ont ordonné la fermeture du bureau dans le cadre d’une campagne plus vaste menée par Israël contre la chaîne financée par le Qatar.
Al Jazeera a diffusé en direct sur sa chaîne en langue arabe des images des troupes israéliennes ordonnant la fermeture du bureau pendant 45 jours. Cette décision fait suite à un ordre extraordinaire émis en juillet, qui a vu la police israélienne faire une descente dans les installations de diffusion d’Al Jazeera à Jérusalem-Est, saisir du matériel, empêcher ses émissions en Israël et bloquer ses sites Web.
C’était la première fois qu’Israël fermait un média étranger opérant dans le pays. Cependant, Al Jazeera a continué à opérer en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza, territoires que les Palestiniens espèrent avoir pour leur futur État.
Les forces israéliennes n’ont pas immédiatement appliqué la fermeture. L’armée israélienne n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de l’Associated Press. Al Jazeera a condamné la décision tout en continuant à diffuser en direct depuis Amman, en Jordanie voisine.
Des soldats israéliens sont entrés dans le bureau et ont informé un journaliste en direct que le bureau serait fermé pendant 45 jours, précisant que le personnel devait partir immédiatement. La chaîne a ensuite diffusé des images de ce qui semblait être des soldats israéliens en train de déchirer une banderole sur un balcon utilisé par le bureau d’Al Jazeera. Al Jazeera a déclaré que la banderole représentait l’image de Shireen Abu Akleh, une journaliste américano-palestinienne abattue par les forces israéliennes en mai 2022.
La chaîne d’information n’a cessé de couvrir la guerre entre Israël et le Hamas depuis la première attaque transfrontalière des militants le 7 octobre. Elle a couvert la situation à Gaza 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pendant l’offensive terrestre israélienne qui a fait des morts et des blessés parmi ses collaborateurs.
En plus des reportages sur le terrain concernant les victimes de la guerre, la branche arabe de la chaîne partage souvent des déclarations vidéo du Hamas et d’autres groupes militants de la région.
Des responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont accusé la chaîne de « mettre en danger la sécurité d’Israël et d’inciter à la violence contre les soldats ». Al Jazeera a fermement démenti ces accusations, et son principal bailleur de fonds, le Qatar, a joué un rôle clé dans les négociations entre Israël et le Hamas pour parvenir à un cessez-le-feu et mettre fin à la guerre.
Par : Frédérique Durand / Afrique Première Tv